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Bella Ciao : L’hymne de la Casa del Papel devient le symbole de la révolution féministe en Iran !

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C.E.O HELL SINKY, author, journalist, documentary

Bella Ciao ! L’hymne de la Casa del Papel devient le symbole de la révolution féministe en Iran ! Est-ce vraiment un hasard ? En 1989, à la chute du Mur de Berlin, alors que certains annonçaient déjà la fin de l’Histoire (Fukuyama), et un monde dévoué au capitalisme, la République islamique iranienne renaissant des cendre du régime monarchique trop corrompu actait la fatwa de l’écrivain Salman Rushdie pour “les versets sataniques“. Près de 30 ans avant que le printemps arabes ne finissent d’essouffler les autocraties en place, l’Iran faisait figure d’avant garde avec sa République “islamique“, deux mots peu commodes placés côte à côte, et pour le peu antinomiques (comme démocrate-chrétien par ailleurs).

Bella Ciao : Le contexte politique de l’hymne de la révolution

Dans les fondements de la philosophie libératrice des lumières, le vrai fondateur Hobbes commence son œuvre “Léviathan” par une critique de la religion mère de la monarchie de droit divin. L’Iran est le seul pays à avoir proclamé la souveraineté divine et derrière ce sacre du sacré se dissimule l’arbitraire de pouvoir de tout faire au nom d’un Dieu aussi silencieux que les murs qui ont vu périr la pétromonarchie du Shah.

Alors est-ce vraiment un hasard ? Tandis que les crises économiques en chaîne précipitent un à un les pays européens vers leur extrême droite. Après la Suède, l’Italie est tombée aux mains des fascistes. Tandis que Macron ne tiendra plus dans 5 ans en France, et son parti non plus, l’Allemagne est sur le point de vivre la pire crise énergétique de son histoire. La Russie ressuscite le spectre de la guerre froide. Dans ce chaos international, le salut est venu d‘Iran. Il y a une semaine Mahsa Amini est décédée après avoir été arrêté pour avoir “mal portée son voile“.

La mort de cette kurde iranienne a précipité sa localité et Téhéran dans les rues. Quelques jours plus tard, la rébellion a pris la plupart des villes du pays. C’est la première révolution de la femme en Iran depuis la mise en place de la République islamique en 1979. La rébellion islamiste officialisée pour la première fois en Iran mourra t-elle sous les coups de la femme dans le pays qui l’a vu naître ? Peut être pas tant le régime totalitaire iranien est superbement ficelé prévoyant dans le détail toute forme de répression. Le poids des gardiens de la révolution qui préfère sans doute le massacre à la chute de la RI devrait préserver le régime encore pendant quelques temps. Alors que la rébellion compte ses morts et ses prisonniers (50 morts et 730 prisonniers), les femmes portées par tout un peuple ne tirent pas à balles réelles mais usent de symbole pour exporter la voix de la liberté.

Bella Ciao : un morceau lourd de sens !

Pour le commun des mortels, le titre “Bella Ciao” est surtout l’hymne du Professor et des siens dans la série Casa del Papel. Le titre revient très souvent dans la série. Mais à l’origine, “Bella Ciao” qui a par ailleurs été samplé par Remy au passage et même Gims et les siens est un morceau historique en Italie à l’instar du “Chant des partisans” en France.

En Italie, le morceau accompagnait les partisans italiens lorsqu’ils affrontaient les troupes nazis venus prêter main forte à Mussolini. C’est le symbole unique de la résistance contre l’oppression dans une Italie meurtrie par 5 années de guerre et de crimes fascistes commis par les fascistes Italiens. Tandis que les post-fascistes sont arrivés au pouvoir hier en Italie, ce morceau est lourd de sens.

Selon Paris Match, en Iran, le titre “Bella ciao” a été repris dans un film de Mohammad Rassoulof récompensé à Berlin en 2020.  «Le Diable n’existe pas» titre provocateur et symbolique n’a pas pu empêché le metteur en scène de passer un an en prison en Iran. Si les réalisateurs iraniens de Jafar Panahi à Mohammad Rassoulof sont acclamés à l’étranger, ils sont enchaînés au pays sous une montagne de réprimandes. Youssef Chahine avait tenté de décrire le spectre islamique et l’obscurantisme qui guettaient tous les pays musulmans dans son long métrage le destin qui évoque la carrière du juriste Averroès derrière cette sentence finale : “La pensée a des ailes rien ne peut l’arrêter”. Et selon toute vraisemblance, “l’iranienne” n’est pas prête de s’arrêter.

Bella Ciao : un titre qui consacre la rébellion de la femme iranienne !

Après Mahsa Amini, une autre iranienne est tombée sous les coups de la police des mœurs devant même les caméras de télévision. Alors toutes ces femmes assassinées et emprisonnées, ces hommes torturés, et ces journalistes arrêtés servent à protéger un maudit cache cheveux ? Non en réalité, cette libération féminine est une réaction à la prise de pouvoir de Ebrahim Raïssi, ultra conservateur, qui a par exemple autorisé le mariage des femmes dès 10 ans. La femme n’a jamais eu les faveurs de la religion, et l’Islam ne fait pas exception, alors enchaîner la femme pour l’Iran c’est s’assurer de la pérennité de son régime totalitaire et totalement injuste. Islam que de crimes commet on en ton nom ? Dans ce cadre, le foulard anecdotique dans les années 50′, est le symbole absolu de la répression contre la femme en Iran, retirer le foulard c’est se libérer de la République islamique. Loin d’être un symbole religieux ici c’est une revendication politique.

Et le symbole de cette révolution c’était une femme iranienne, tête nue, qui reprend une version persane de “Bella Ciao“. Et si au milieu de toutes ces révolutions fascistes et identitaires à l’Ouest, si derrière le claquement de toutes ces armes défendant des réalités que l’on croyaient oubliées à l’Est, c’est la femme iranienne qui chantait le symbole de tout ce que nous risquons de perdre.

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