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Quelle est cette vague populiste en Europe ?

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C.E.O HELL SINKY, author, journalist, documentary

Quelle est cette vague populiste en Europe ? Le bastion socialiste suédois en perdition ! Partout dans le vaste monde occidental, depuis l’Amérique de Trump, jusqu’à la Pologne des frères Kaczynski, la révolution identitaire est en marche. Dans son titre le plus polémique “La Fin de leur monde“, le groupe IAM l’avait prédit en 2005 avant l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République française : “C’est une révolution, cette fois elle est de droite“. Le clivage traditionnel entre les libéraux et les conservateurs et leurs adversaires progressistes ou socialistes est chamboulé par l’arrivée d’une troisième force, fascisante, populiste, et d’extrême droite. Aux USA, elle a pris la forme des Tea Party, puis de Trump, en France, du Front puis du Rassemblement National, en Suède il s’agit des SD. Dimanche, dans le bastion socialiste suédois, la coalition formé par les libéraux, les conservateurs du Moderate, et les populistes des SD, ainsi que nouveau parti démocrate-chrétien populiste des KD pourrait bien obtenir la majorité. Les résultats définitifs seront connus mercredi. Mais la Suède exemple d’intégration pour toute l’Europe, très en avance sur les droits des femmes, pourrait bien tanguer sous la pression d’un continent qui a oublié ses révolutions fascistes d’avant-guerre. Quel est le point commun des tous ses partis populistes en Europe ?

Partis populistes en Europe : L’immigration désignée comme cause du déclassement !

Tous les partis populistes depuis l’avènement des dictatures fascistes dans les années 30′ se trouvent un ennemi “commun”, un bouc émissaire en quelques sortes. Cette méthode n’est pas nouvelle par ailleurs. Alors Prussien et non Allemand, Otto Von Bismarck a réalisé l’unité de “Allemagne” en choisissant opportunément la France comme ennemi commun pour rallier les provinces à sa cause. Ce choix “stratégique” a emporté les deux pays dans une série de 3 guerres en un siècle dont les deux dernières seront les plus meurtrières.

Même chose pour le mouvement islamiste qui en 1989 sous l’égide de l‘Imam Khomeiny désigne “le grand satan américain“. La guerre n’est plus militaire ou économique, elle est “sacrée” comme le note Gilles Kepel dans son ouvrage au titre anecdotique : “Déclin et expansion de l’islamisme“.

Pour les partis populistes, le “grand satan” c’est l’immigration. Car l’électorat de ces partis est souvent un électorat très “populaire” touché de plein fouet par la mondialisation et les crises à répétition dont la crise énergétique à venir paraît être le paroxysme. Si cet électorat ne s’attache ni aux questions d’écologie ni aux questions de développement durable c’est souvent parce leur situation économique et social ne leur permet pas.

En instrumentalisant la peur du déclassement, ces partis populistes désignent l’Europeterre d’immigration“, et plus particulièrement les immigrés comme la cause de leur détresse économique. Toutes les études en France prouvent le contraire. Les “immigrés” ne sont pas en concurrence directe avec les nationaux puisqu’ils visent souvent les postes les moins qualifiés que la plupart des autochtones fuient. De plus, selon certaines études en France, les étrangers rapportent plus d’argent à l’Etat qu’ils ne lui en coutent. Mais c’est le deuxième point commun de tous ces partis : la FAKE NEWS !

Partis populistes en Europe : Le règne de la Fake News !

Washington, USA, discours d’investiture de Trump. La foule venue acclamée le symbole et prix Nobel de la paix, Barack Obama n’a rien à voir avec cet attroupement de fanatiques venus fêter la victoire du milliardaire. Pourtant, Trump déclare que le public venu l’applaudir est plus nombreux qui celui qui a vu l’investiture de Obama. L’information dont n’importe quel témoin peut affirmer sans broncher qu’elle est fausse est reprise par le bloc de médias républicains.

Encore une fois ce problème n’est pas nouveau. On le retrouve dans le “1982” de Georges Orwell qui a par ailleurs été cité par la philosophe Hanna Harendt dans son ouvrage “La crise de la culture” : à force de répéter un mensonge, de le bombarder, il devient réel, car la perception de la réalité dans nos sociétés est plus importante qu’une vérité qui par définition est relative.

Marine le Pen, Poutine qui parle de “terroriste ukrainien“, Trump, les exemples de falsifications pour ses partis sont légions. Le règne de la Fake News permet en réalité de légitimer des “thèses racialistes” et totalement farfelues sans se soucier ni des statistiques ni des faits. Mark Twain laissait entendre qu’on “faisait dire ce qu’on voulait aux chiffres” mais avec ses partis populistes la vérité est un conte pour enfant qu’on écrit du commencement jusqu’à son terme.

Partis populistes en Europe : L’immigration désignée comme cause de l’insécurité !

Dans les années 2002 en France, à l’avènement de l’extrême droite, les journaux d’information et internet encore très faible avaient fait de l’insécurité un thème de campagne. Le bilan défendu par Lionel Jospin, le socialiste et sa gauche plurielle, était peut être l’un des bilans les plus honorables qu’un socialiste ait jamais porté devant l’électorat mais devant cette folie sécuritaire, l’extrême droite élimine Jospin et se hisse au second tour. De plus, l’histoire d’un papy tabassé devant chez lui qui se révèlera être une Fake News détruit les espoirs de la gauche avant la Présidentielle.

En Suède, au cours de ces élections législatives, et pendant les 2 ans qui ont précédé, le “sentiment d’insécurité” était à son sommet. Et pourtant, pour le moment, la criminalité suédoise est aux mains de professionnels du crime, qui se disputent les marchés à coups d’assassinats ciblés. L’insécurité paradigmatique (l’atteinte aux personnes hors professionnels) y est beaucoup moins importante qu’en France. La seule différence en Suède comparé aux dernières années est l’usage massif d’armes à feu ! Elle donne ouvertement un “sentiment d’insécurité” beaucoup plus important. Et depuis les KD, en passant par Moderate, et la Parti populiste suédois SD, tous ont fait campagne sur l’insécurité. Le résultat sera connu mercredi mais l’extrême droite est aux portes du pouvoir.

Si tous les partis de la “droite républicaine” et les partis populistes ont toujours fait campagne pour “l’ordre et la sécurité“. L’extrême droite européenne ou plutôt les nouveaux partis populistes européens font un lien direct entre “immigration” et “insécurité“. C’est même le principal cheval de bataille de ses partis. Encore hier sur Cnews, un avocat au barreau de Paris a déclaré que “les prisons en France” comptent majoritairement “des immigrés et non des français“.

Ce que cet avocat, comme la plupart des leaders populistes oublient de signaler c’est que le premier supposé de toute immigré c’est le déclassement total. Donc c’est aussi chez les immigrés que l’on compte le plus de pauvres. Et par une maxime qui domine depuis le moyen âge : “le pauvre a toujours attaqué le riche“. Cependant en Europe et surtout en France et en Grande Bretagne (ancienne puissance coloniale toujours très active sur le plan international) s’est posé le problème du terrorisme. Le terrorisme a en effet constitué un catalyseur pour les partis d’extrême droite.

Mais n’est-ce pas là une manière de donner la victoire à des hirsutes sans vergogne qui ne cherchaient qu’à “destabiliser le pays”. Car si dans les années 30′, l’hirsute communiste et la peur du rouge a entraîné bon nombre de pays dans le nazisme, le franquisme, ou le fascisme, c’est désormais la peur de l’islamisme qui précipite l’Europe vers le totalitarisme.

Nier le problème islamiste serait une grave erreur, mais faire un amalgame honteux entre musulman et terroriste reviendrait à donner raison à ces poseurs de bombe qui se placent comme victime de “l’impérialisme”.

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